Amiante floqué / Flocage

Amiante floqué / Flocage

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Les isolations floquées à base d'amiante ont surtout été utilisées en Suisse dans les années 1960 et au début des années 1970 comme protection contre les incendies sur des structures métalliques, comme isolation thermique sur des éléments en métal, en béton ou sur des briques, comme isolation acoustique ou comme un mélange de ces éléments (p. ex. protection contre les incendies et isolation acoustique sur les plafonds des bâtiments scolaires, isolation thermique et acoustique avec protection contre la condensation sur les plafonds des piscines).

L'amiante floqué contient généralement, selon le fabricant, entre 25% et 90% d'amiante. Il est appliqué en une couche d'une épaisseur de 1 à 5 cm, ou, dans de rares cas, en deux couches. Lorsque la quantité de colle ajoutée est faible, l'amiante floqué est très mou; si l'ajout de colle est important, il est plutôt dur et ressemble à un crépi rugueux. Les isolations par projection ont été appliquées soit lors de l'installation, soit ultérieurement avec une couche de protection afin de maintenir à un faible niveau la libération de fibres.

Schneider Dämmtechnik à Winterthour, Hitz à Uster et Chemisch Technische Werke (CTW) à Muttenz font partie, entre autres, des anciens fabricants d'amiante floqué en Suisse.

L'utilisation de l'amiante dans les isolations floqués a été abandonnée au cours des années 1970, bien qu'il n'y ait pas eu d'interdiction spécifique d'utilisation de l'amiante floqué à cette époque. Introduite en 1975, la valeur moyenne d'exposition de 2 millions FAR/m3 lors de la mise en place d'amiante floqué ne pouvait toutefois pas être respectée dans la pratique. Certains fabricants comme CTW ont procédé à des changements dès le 1er mai 1972, en ajoutant de plus faibles concentrations d'amiante au revêtement floqué jusqu'en 1976.

À partir de 1985, les bâtiments dans lesquels l'utilisation d'amiante floqué était connue ont été répertoriés dans un cadastre. Parmi ces bâtiments, beaucoup ont déjà été assainis, partiellement assainis ou démolis à l'heure actuelle. Étant donné que seule une partie des bâtiments a été recensée (env. 90% probablement), il n'est pas possible d'affirmer qu'un bâtiment qui ne figure pas dans le cadastre ne contient pas d'amiante floqué.

Contamination secondaire: comme les zones environnantes (sols, murs) ont rarement été nettoyées après la pose d'amiante floqué, il est probable que les éléments installés par la suite tels que les chapes, les enduits et les peintures soient également contaminés.

Bâtiments déjà assainis: auparavant, les bâtiments contenant de l'amiante floqué étaient souvent assainis uniquement pour réduire la libération de fibres lors d'une exploitation normale du bâtiment. Les surfactants et les agents de liaison de fibres résiduelles étaient autorisés. De nouveaux revêtements floqués exempts d'amiante ont été en partie appliqués sur ces contaminations résiduelles. Par ailleurs, les contaminations secondaires (voir ci-dessus) n'ont la plupart du temps pas été assainies. Par conséquent, les bâtiments assainis avant 2000 présentent toujours des quantités importantes de résidus d'amiante floqué. Les bâtiments assainis après 2000 peuvent encore présenter des résidus d'amiante floqué, notamment si l'assainissement a été mené sans direction des travaux spécialisée et sans un procès-verbal de réception documenté. Un nouvel assainissement de bâtiments déjà assainis ayant contenu de l'amiante floqué peut donc s'avérer nécessaire, en particulier avant de nouveaux travaux.

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L'utilisation d'amiante floqué est l'une des plus dangereuses qui soit. Même lors d'une utilisation normale, les fibres libérées dans l'air peuvent être importantes, par exemple lors de courants d'air ou de faibles chocs. En conséquence, des mesures de la qualité de l'air visant à contrôler la concentration de fibres sont indiquées même en cas d'utilisation normale.

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Lors de l’assainissement d'amiante floqué, une quantité importante de fibres d'amiante sont libérées. Les risques pour la santé sont considérables. Les travaux sur l'amiante floqué doivent être effectués uniquement par une entreprise reconnue par la Suva.

Même lors de travaux de petite envergure à proximité d'amiante floqué, SANS le toucher et même s'il est scellé (p. ex. tirage de câbles ou de tuyaux, nettoyage, etc.), on peut assister à une libération importante de fibres d'amiante respirables. De tels travaux ne doivent être exécutés que par des artisans formés, équipés d'une protection conforme (voir p. ex. la brochure de la Suva pour les techniciens du bâtiment). Les chocs doivent être évités sur les revêtements en amiante floqué. La situation devrait être évaluée au cas par cas par un spécialiste en amiante.

Les isolations floqués doivent toujours faire l'objet d'un prélèvement d'échantillons. En raison du potentiel de risque élevé, il convient également de procéder à un prélèvement d'échantillons sur les applications qui ont vraisemblablement été mises en œuvre après 1975. Si le bâtiment date d'après 1980, un résultat sans amiante est attendu.

Par ailleurs, il convient de vérifier si le bâtiment figure dans le cadastre cantonal de bâtiments contenant de l'amiante (voir la liste de l'OFSP). Si tel est le cas, les isolations floqués (y compris les contaminations secondaires, voir ci-dessus) doivent être identifiées et documentées de manière détaillée.

En ce qui concerne les bâtiments dont il est connu qu'ils contenaient de l'amiante floqué et qui ont déjà été assainis, il faut vérifier attentivement s'il n'y a plus aucun résidu d'amiante floqué (voir ci-dessus).

Beproben

Lors d'un prélèvement d'échantillons, il convient de contrôler aussi bien le flocage à proprement parler que les éventuelles contaminations secondaires (voir ci-dessus) et les résidus éventuels laissés par des assainissements déjà réalisés (voir ci-dessus).

En raison du potentiel de risque élevé de l'amiante floqué, il convient de procéder par étapes: Dans un premier temps, quelques échantillons peuvent être prélevés. S'ils contiennent tous de l'amiante et si les surfaces suspicieuses sont visuellement identiques, toutes les surfaces peuvent être considérées comme amiantées. Si les résultats sont contradictoires ou s'il n'y a pas d'amiante, un échantillonnage plus complet de toutes les surfaces partielles est effectué. C'est le seul moyen de garantir avec certitude que les éventuels petits dépôts d'amiante floqué sont également décelés.

Déjà le soulèvement de plaques de protection (p. ex. faux plafond sous des éléments en amiante floqué) peut entraîner une libération de fibres importante. Dans les cas où les travaux de démontage présentent des risques importantes, le prélèvement d'échantillons doit être entrepris avec un spécialiste reconnu par la Suva. La pièce doit éventuellement faire l'objet de mesures libératoires après le prélèvement.

Flocage en couches: Il se peut que l'amiante floqué ait été appliqué en couches et que celles-ci présentent différents types d'amiante (p. ex. amiante blanc sur de l'amiante bleu) ou qu'une seule de ces couches contienne de l'amiante (voir le cas de l'Université de Bielefeld). Par conséquent, il est important que le prélèvement traverse toute l'épaisseur du matériau.

Bâtiments déjà assainis: En ce qui concerne les bâtiments déjà assainis qui ont été isolés avec un nouveau revêtement floqué ou un nouvel isolant sans amiante, celui-ci doit être retiré de façon à pouvoir garantir avec certitude qu'il n'y a plus aucun reste d'amiante. De plus, les joints, les fissures, les fentes et les éléments entourant les vis doivent être examinés plus en détail, car ils contiennent encore souvent des restes d'amiante floqué.

Entreprise d'assainissement reconnue par la Suva conformément à la directive CFST 6503, chap. 7, protection intégrale.

Il est recommandé de recourir à des entreprises d'assainissement ayant des collaborateurs expérimentés. Les travaux d’assainissement d'amiante floqué sont beaucoup plus exigeants que des travaux d’assainissement sur des colles de carrelage amiantée par exemple.

Décharge de type E (évent. vitrification).

Remarque générale : Dans les cantons romands l'Aide à l’exécution intercantonale sur "l'Elimination des déchets contenant de l’amiante" (AERA, décembre 2016) s'applique. Pour les cantons alémaniques et le Tessin, il n'y a actuellement aucune directive comparable. L'OFEV est en train d'élaborer une aide à l'exécution à l'OLED sur l'élimination de déchets contenant de l’amiante. Dès que l'OFEV aura publié ce document, les informations correspondantes seront reprises dans la présente documentation.  En attendant, les indications de Polludoc se basent sur la pratique commune en Suisse alémanique (sans reprendre des spécificités cantonales). Pour la protection de la santé des travailleurs, il faut par ailleurs respecter les fiches techniques 33063 et 33064 de la Suva. Les autres données devront être utilisées avec précaution.

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1 mai 2019